Thérapie : quitter la course, retrouver le chemin

Dans notre société, la vie ressemble souvent à une course. Il faut aller vite, faire plus, être "meilleur", atteindre des objectifs… toujours plus haut, toujours plus fort. Le temps devient un ennemi, la performance un standard. Même dans des espaces censés nous libérer de cette pression, comme la thérapie, cette logique peut s’infiltrer.

On veut "aller mieux" vite. On se demande si "ça avance". Chaque séance est parfois attendue comme un mini trophée, une preuve d’évolution. Or cette attente peut biaiser le processus, et mettre une pression aussi bien sur la personne accompagnée… que sur le thérapeute.

Mais la thérapie n’est pas un sprint à mon sens. Ce n’est même pas une course. C’est une randonnée intérieure. Un chemin à découvrir, à emprunter à son rythme.

Parfois on avance, parfois on fait demi-tour. On grimpe des sentiers escarpés. On s’arrête pour souffler. On emprunte des passages déjà balisés par d’autres, ou on trace les nôtres. On peut inviter quelqu’un à marcher à nos côtés, un temps. Bref :

"Il n’y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur est le chemin."
— Thích Nhất Hạnh

Oui, ressentir qu’on avance est précieux. Mais ralentir, parfois, permet de mieux voir ce que l’on est en train de devenir. De contempler. D’apprendre à écouter. À ressentir. À être.

"La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie."
— Sénèque, je crois.

Dans l’accompagnement thérapeutique, ce ralentissement devient un trésor. Il ouvre l’espace de l’exploration, du doute fertile, de l’émergence. Il libère du carcan du "résultat immédiat" pour laisser place à une transformation plus douce, plus profonde, plus libre. Car :

"Rien ne sert de courir ; il faut partir à point."
— Jean de La Fontaine

Et si, plutôt que de "réussir sa vie", on choisissait d’apprécier son chemin, pas à pas ?
Non pas pour cocher des étapes, mais pour sentir la vie nous habiter.